Le mythe de la douleur lors de l'accouchement
Quelle est la symbolique de l'accouchement ?
La grossesse et la naissance demeurent une expérience marquée par le mystère et l’inconnu et donnent lieu à diverses symboliques.
Dans la société traditionnelle rurale, on considérait le fœtus comme un prisonnier du sein maternel. Au 18e siècle, on priait des saints afin de faciliter l’accouchement, invoqués pour la délivrance des prisonniers.
En région de l'Hérault, les femmes enceintes devaient venir toucher le verrou de la porte de la cathédrale, signifiant l’ouverture de la matrice, l'utérus.
À Toulouse, on distribuait des « ceintures de la Vierge » pour faciliter l’accouchement. Et quand l’enfant tardait à naitre, on évoquait l’intervention du diable et de la sorcellerie.
Chez les Wogeo de Nouvelle-Guinée, lorsque le travail se prolonge trop longtemps, le rite de la « cure » est pratiqué. On prononce des formules magiques au-dessus d’un bol d’eau qui sera amené ensuite à la plage avant d’être versé goutte à goutte sur le ventre de la femme.
Les Pala de Nouvelle-Zélande interdisent à la femme enceinte de manger du poisson pris au filet au cours de la grossesse afin que le bébé ne reste pas bloqué lors de l’accouchement. À l'image du poisson dans la masse.
À Tikopia en Océanie, deux cérémonies sont célébrées pendant les derniers mois de la grossesse. La première consiste en des massages qui déplacent le bébé d’un côté et de l’autre pour le séparer du placenta. La seconde qui se nomme « furu a kere » signifiant le nettoyage de la coiffe, vise à enlever la pellicule à l’intérieur de l’utérus de peur que l’enfant ne naisse coiffé.
La femme se rend à la maison de ses parents et on lui dépose sur la tête et sur le haut du corps, de la poudre de curcuma pendant que l'on récite cette formule à l’enfant : « Ta terre sera nettoyée, continue à demeurer, écoute, et puis descend ». Puis les parents offrent des cadeaux au groupe du mari, une manière d’impliquer la parenté de ce dernier qui légitime l’enfant. Ces cérémonies préparent l’enfant, mais aussi les parents à sa venue au monde.
En Europe, on maintenait ouverte la bouche de la femme, l’ouverture par le haut remplaçant symboliquement l’ouverture par le bas.
Tous ces comportements culturels visent à réduire l'angoisse face à un accouchement difficile. Aujourd'hui l'accouchement est de plus en plus préparé. Mais il l'est davantage techniquement qu’émotionnellement. Certaines sociétés traditionnelles ont une manière très intéressante de préparer cet événement.
Ces pratiques pourraient ainsi nous interroger sur nos propres conduites face à la naissance.
La douleur lors de l'accouchement
La symbolique de l’accouchement varie donc d’une culture à l’autre, sans oublier ce que la religion impose à la femme :
« tu enfanteras dans la douleur ».
Que la femme enceinte y adhère ou pas, elle est marquée par ces directives et ces symboliques, qui ont marqué des générations avant elle. Inconsciemment ou plus consciemment l’accouchement doit être vécu comme un passage douloureux. D’ailleurs c’est souvent cette douleur qui sera appréhendée par la future maman, mais aussi la peur de ne pas être capable de faire naitre son enfant, d’où l’intérêt d’un travail sur la détente et la confiance.
On sait aujourd’hui que plus on est détendu face à une douleur, moins nous avons mal. Le toucher et l’enveloppement sont aussi très efficaces, c’est ce que propose notamment l’haptonomie.
La douleur de l’accouchement est réelle, et il est recommandé de s'y préparer.
L’accouchement est une séparation, comme toutes les séparations ça ne se vit pas sans douleur. La douleur peut donc être physiologique durant un accouchement, mais aussi émotionnelle.
En effet, la femme enceinte doit se séparer de son fœtus, accueillir un enfant réel, renoncer à l’enfant qu’elle était, se séparer de l’état de femme enceinte, se repositionner dans son couple/famille, faire face aux contractions et au passage de son enfant dans un lieu d’intimité et naturellement source de plaisir.
Cette douleur est donc incontournable tant physiologique que psychologique. La péridurale supprime la douleur de la contraction, mais n’agit pas sur la douleur psychique. Il est d’ailleurs connu que certaines femmes sous péridurale crient durant l’expulsion, ces cris seraient donc d’ordres émotionnels et correspondraient au passage psychique.
Durant l’accouchement on pourrait noter la différence entre douleur et souffrance :
- La douleur est d’ordre physiologique, elle est liée aux contractions, elle est nécessaire. Elle permet par la production d’hormones, de se connecter à soi et ses instincts, de guider la future maman à adapter la position la plus adaptée à la naissance.
- La souffrance est d’ordre psychologique et provient des angoisses projetées, des représentations de l’accouchement que la femme s’en fait et la difficulté à accepter la douleur. Si la douleur aide à donner naissance à l’enfant, la souffrance est un frein à l’accouchement. Les techniques à visées relaxantes permettent de relâcher la souffrance et d'accueillir la douleur.
En complémentarité de la préparation à la naissance réalisée par les sages-femmes, la sophrologie intervient comme un outil précieux concernant la gestion de la douleur lors de l'accouchement.
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N'hésitez pas à me contacter, je serai ravie de vous transmettre les clés qu'offre la pratique, permettant ainsi de vivre votre accouchement avec confiance et sérénité.